C'est à l'initiative de Cegid et Dassault Systèmes que Bill Gates, fondateur et architecte en chef de Microsoft, est venu parachever une demi journée de conférences sur l'innovation logicielle en Europe. Un raout qui vient conclure une semaine particulièrement active pour le lobbying de Microsoft. Après la création d'une association européenne (ESA, European Software Association) en fin de semaine dernière à Bruxelles, puis la naissance d'une structure française (Afdel, Association française des éditeurs de logiciels) à la barbe du Syntec Informatique (la chambre patronale des éditeurs et SSII) – deux syndicats où figurent Cegid, Dassault Systèmes et bien sûr Microsoft -, le fondateur de l'éditeur de Redmond est venu en personne porter la bonne parole à Paris. D'abord en rencontrant en milieu de journée Nicolas Sarkozy, le ministre d'Intérieur, puis en tenant un discours enthousiaste devant un parterre d'éditeurs francophones, après l'intervention de François Loos, ministre de l'Industrie. "Le règne du logiciel s'étend", a expliqué le bientôt cinquantenaire Bill Gates, qui y voit une opportunité de développement pour l'édition, y compris pour l'édition française.
Au-delà de ces discours lénifiants, les récentes initiatives de Microsoft, et de ses partenaires comme Dassault Systèmes et Cegid, visent surtout à structurer les opérations de lobbying de ces éditeurs, qui ont mal vécu l'échec du projet de directive sur les brevets logiciels. "Il y a un vrai problème sur la propriété intellectuelle en Europe, a lâché Bernard Charlès, Pdg de Dassault Systèmes, Sur les brevets, on a échoué." Un dossier sur lequel pourrait revenir l'ESA au niveau européen et l'Afdel sur le plan politique national. Si les deux associations n'ont aucun lien juridique, la structure européenne vise à "fédérer les associations nationales", selon Patrick Bertrand de Cegid.